Sang et Civilisation
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Caius "Romulus" Sétus

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Caius "Romulus" Sétus Empty Caius "Romulus" Sétus

Message  Sétus Jeu 20 Sep - 15:12

« Ton nom, soldat. »

La pièce était humide et mal éclairée. À l’extérieur, endroit lointain, c’étaut l’averse dans les rues de Rome. Un orage terrible, digne des Dieux. Il y a quatre homme dans cette cave froide, dont le moins haut gradé est ligoté à une chaise, la gueule et les mains en sang. Il venait à peine de reprendre conscience, mais ce qui avait pris le contrôle de son esprit le manipulait toujours, à son insu et celui des autres qui croyaient pouvoir le raisonner. On venait de le trouver en train de défoncer la mâchoire du tavernier de l’hôtel à grands coups de poings. Les clients affolés par cette violence subite avaient alerté la patrouille, qui avaient immédiatement rendu la pareille au défoulé. Il avait semblé surpris qu’on l’interrompe dans son élan encore inexpliqué pour lui en coller une bonne dans les dents et se défendit à peine pour les coups suivants. Lorsque l’homme fut maîtrisé, ce qui voulait dire inconscient à même le sol de la taverne, on l’avait emmené au sous-sol, en bas de l’entrepôt de service. Laissé seul avec le supérieur de cette cohorte et ses deux plus forts, leur captif allait devoir s’expliquer. La première chose qu’on lui demanda était de s’identifier. Il ne répond pas, se contentant seulement de fixer le commandant furieux entre lui et la porte. S’imaginant que sa force peut rompre tout silence, un des militaires corpulents s’avance et lui fait brusquement part de leurs intentions par l’intermédiaire de ses jointures. Le prisonnier vacille de côté, sa tête retombant sur sa poitrine meurtrie, pour goûter la douleur d’une ecchymose de plus sur le front. Il geignit colériquement tandis qu’on lui répétait la quesiton.

« Ton nom, racclure! »

« Caius Sétus, répondit l’homme. Mais je ne suis pas un soldat. »

« Ah oui, répliqua furieusement le soldat le plus décoré, en s’avançant vers lui. Et qu’est-ce que tu fait des marques sur ton bras? Et de ton uniforme? »

Sans défroncer des sourcils, Sétus rabaissa son regard sur lui-même, pour constater que ce qu’on lui disait n’était pas faux. Il se sentait étourdi.

Au plaisir, messieurs les militaires! Ceux qui veulent enfin me donner ce à quoi je rêvais! Je raffole de sentir ce petit Caius perdre du sang sous vos poings! J’ai baissé ma garde pendant un instant… Je le laisse sortir des vapes… Il va bientôt se poser de drôles de questions. S’il y a quelque chose qui peut me faire frissonner autant que le sang, c’est bien une personne qui fait pitié. Alors je me tais.


Sétus releva la tête. Ses yeux portaient une expression de terreur, d’angoisse, comme s’il avait peine à croire ce qu’il était. Cependant, le visage de ses interrogateurs ne s’étaient pas attendris. Au moins, il se rappelait des événements des deux dernières minutes.

« Que… Qu’est-ce que j’ai fait? J’ai fait quelque chose! Qu’est-ce que j’ai fait? ! »

Devant leur captif qui se mit à se débattre, les trois autres hommes se regardèrent. L’un de ceux que Sétus ne voyait pas se mit à rire, se demandant si le coup de son collègue étant capable d’attirer les aveux rendait également les gens fous. De son côté, le Sétus est paniqué à l’idée d’avoir encore commis quelque chose de grave. Est-ce normal que cette fois-ci il se retrouve attaché à une chaise, le visage ensanglanté? Il s’attendait à pire que le matin où il se rendit compte qu’il transportait une caisse remplie de sesterces et de pièces d’or et que son voisin avait mystérieusement périt en bas de la falaise ou à celui où il s’était réveillé un matin avec les corps mutilés et éventrés de deux jeunes putes…

Quelque chose ne tournait pas rond. Il avait envie de crier, mais son visage enflé l’en empêchait, alors de grosses larmes se mirent à gicler de ses yeux bruns.

Aoh… Le pauvre petit Caius. J’en pleurerais moi-même. Hum… Ne suis-je pas en train de le faire? C’est vrai, j’oublie parfois que ce corps n’est pas entièrement mien. J’ai maintenant un grand corps séduisant (ben quoi, il arrive que je vois sa réflexion dans la fontaine), des cheveux noirs et une voix presque grave. Caius a… vingt-huit ans, j’en ai plus de sept cents. Une grande différence pour les hommes que nous sommes. Cela me donne-t-il l’air plus sage? Ça se pourrait, oui. Je dois l’avouer, même à force de regarder l’évolution de la race humaine, je ne me sers pas vraiment de cette sagesse. Je suis toujours celui qui recherche la bataille et le trouble. Tout le contraire de ce petit Sétus, bien entendu. Que de plaisir, que de plaisir! Je m’engage à le mettre dans toute cette beauté bientôt; j’ai déjà commencé le périple. J’ai eu bien plus de plaisir lorsque j’ai ouvert ces deux prostituées, ça soulage bien après avoir trop simplement balancé le voisin au-delà des limites de son terrain…


« Qu’ai-je fais?? Qu’ai-je fais??, continuait de demander Sétus, dont les larmes coulaient à flots, sans qu’il puisse l’empêcher. »

Les autres soldats et leur décurion se lançaient des regards furetifs et inassurés. Était-ce une ruse pour le prendre en pitié ou bien cet homme était vraiment en crise de panique? Ils ne se laisseraient pas prendre dans aucun jeu, mais le jeune homme était réellement apeuré. Apeuré de ce qu’il avait fait, apparement. Car, de toute sa vie, Caius Sétus ne s’était jamais trouvé dans une situation comme celle-ci. C’était bien la première fois qu’il se retrouvait face à la justice. Et c’était pareil pour Romulus…

Je le sens! Ah! Ce qu’il peut avoir peur… Il en tremble. Il est inquiet! C’est une mauviette. Heureusement pour moi que c’en est une… Je ne lui fais que croire qu’il est d’esprit complexe. Complexé, devrais-je dire… Quel innocent. Douce innocence. C’est fou comme je peux être paradoxal. Ah ha! Ce que je peux m’aimer! Vive la justice de Rome. Ave César, le Dictateur! Ave la guerre, Ave le sang et la douleur! Ave cette guerre civile! Dès que je nous sors d’ici, je fais de ce petit agneau doux et frêle un être provocateur. Personne ne pourra m’en empêcher.


Tandis que cette voix silencieuse se mettait à rire au creux de sa tête, Caius tentait de reprendre son calme. Il n’arrivait pas à se souvenir ce qu’il avait fait pour se ramasser dans ce pétrin. Qu’est-ce qu’il lui arrivait donc, ces temps-ci? Du sang, partout, et de la richesse… Étant pourtant issu d’une famille aisée, il n’avait jamais été du genre à apprécier les délices de la luxure.

Pauvre petit… Tout le contraire de moi…


La luxure… Quelle inutilité! C’était peut-être… pour ça… qu’il… avait rejoint… l’armée…? Sétus fronça des sourcils. Il en avait perdu de grands bouts… argh! Mais pourquoi fallait-il qu’il souffre d’amnésie! ?

Amnésie! Laisse-moi rire!


Sétus releva la tête vers le décurion se trouvant en face de lui. Il aborda un air décidé, comme s’il se montrait prêt à recevoir toute conséquence. Alors qu’il, pour une nouvelle fois, s’apprétait à répéter sa question, l’officier supérieur prit la parole.

« Ingrat!, s’écria-t-il. Ne te souviens-tu pas de ce tu as fais? »

« Monsieur, il est apparent que j’ai de graves troubles de mémoire, s’expliqua Sétus, faisant de grands efforts pour bien articuler. Je vous assure que je ne veux de mal à personne. »

« Ce n’est pourtant pas ce que tu démontrais plus tôt, alors que tu t’en prenais au tenancier de la taverne, à mains nues, aux heures de pointe. »

Sétus sentit son sang se glacer.

« Quoi?, murmura-t-il. Devant toutes ces personnes? Que… Que m’avait-il fait? »

Cette dernière question surpris grandement ses interrogateurs. Le décurion regarda ses hommes l’air de dire : « Pour l’amour du Ciel, on l’a vraiment frappé si fort! »

Ah! Ha… hahahhahahahahaaa! RIEN!! Mouahahahahahaha!!!


L’humidité avait pris avantage sur le pauvre captif. Et Romulus était hilare. C’était lors de ce point culminant où le méprisé ne comprend plus rien qu’il s’amusait le plus. Pourtant, rien ne pourrait égaler les cris d’horreurs que l’esprit d’hantise avait savouré alors qu’il avait laissé Sétus battre de ses propres ailes pour quelques minutes lors de la trouvaille des deux prostituées. De l’or ensanglanté, des entrailles baignant dans de la soie, et maintenant un homme qui n’aurait plus autant de dents. Quel bonheur!

Sétus se mit à frissonner. Il s’en était pris à un pauvre homme qui ne lui avait rien fait. Il regarda du coin de l’œil les soldats qui le retenaient prisonnier. Qu’allait-il advenir de lui maintenant? Il soupira.

« Qu’allez-vous faire de moi?, demanda-t-il, piteusement, alors qu’une mince coulée de sang lui dégoulinait hors de la bouche. »

Bonne question, petit Sétus. Allons, messieurs les militaires… Laissez-nous partir, nous serons sages. Bien sages. Comme un loup sur le bord de la plaine aux moutons, comme un assassin guettant sa prochaine victime dans la pénombre d’une ruelle. Comme un éventreur au repos, affairé à essuyer ses lames. Sétus sera sage : il m’appartient. Quant à moi… Tout dépends de mon humeur…


« Nous allons voir si le tavernier est en état de te poursuivre en justice, répliqua le décurion. Sinon, nous le ferons à sa place. Tu nous déshonore, mon garçon… »

Sétus? Ça y est, je veux reprendre ta place…


Les yeux de Caius ne laissèrent rien paraître, mais ceux de Romulus fixèrent d’un air perçant les soldats qui le laissaient imbécilement seul dans l’endroit humide et noir. Puis, ravi, l’homme se défit de ses liens, se leva sans vaciller et marcha sereinement vers la porte, qu’on avait verouillé. Mais il n’avait rien de plus simple pour ce zombie. Tout en ricanant, Romulus fit sauter la serrure. Il ne lui restait plus qu’à gravir quelques marches, se faire passer inaperçu parmi la foule de curieux rassemblée autour de la taverne et de s’enfuir dans la nuit innondée. C’en était persque trop simple. Rome, tu m’appartiens…
Sétus
Sétus
Admin, corps possédé par Romulus

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Localisation : Quelque part dans Rome, à paniquer lorsque Romulus ne monopolise plus sa tête...
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Humeur : S'il est pris de Romulus, il a l'air d'un détraqué sanguinaire, mais sinon, il est bien sympathique.
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